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Second couteau, Pavard ?



Source : Dailymail


Recruté par le Bayern pour une indemnité de près de 35 millions d’euros, Benjamin Pavard s’apprête à passer une étape importante dans sa jeune carrière. Champion du monde sans avoir disputé le moindre match de coupe d’Europe, l’ex-Lillois a t-il les épaules pour s’imposer en Bavière ? Quid du futur de sa carrière internationale ?


La longue période de spéculation quant à l’avenir de Benjamin Pavard a pris fin ce mercredi 9 janvier, lorsque le Bayern Munich a annoncé sa signature à compter du 1er juillet prochain pour une durée de cinq ans. Lancé alors que le défenseur disputait le Mondial avec les Bleus, le feuilleton s’est donc terminé par l’issue la plus probable et attendue. Pavard n’est ni le premier, ni le dernier bon joueur de Bundesliga à rejoindre l’ogre bavarois, là ne se situe de toute façon pas la question. En revanche, plusieurs interrogations subsistent quant à cette transaction. Jouissant d’une côte de popularité très élevée après sa frappe de bâtard contre l’Argentine en Russie, Pavard peut-il franchir l’étape supérieure en Bavière ?


Un « panic-buy » en plein mois de janvier ?

Pour Niko Kovac, coach du Bayern, cela ne fait aucun doute : « Il a déjà prouvé en Bundesliga qu’il possédait de très bonnes aptitudes, non seulement en position d’arrière central, mais également en tant qu’arrière droit. À Stuttgart, il a même joué six ». Si le probable futur entraîneur de Pavard se montre élogieux quand à la polyvalence du Français, ce dernier reste dans une passe difficile avec son club actuel de Stuttgart. Révélé l’an dernier aux yeux du grand public grâce à la bonne saison de son équipe (septième), il souffre en même temps que ses coéquipiers cette année, 16ème et barragiste. Les stats de Pavard ne plaident pas en sa faveur, puisqu’il ne gagne que 61,4% de ses duels en Bundesliga (bien loin des références Hummels, Süle et Boateng). Pire, Stuttgart a encaissé trente-cinq buts en dix-sept matchs, ce qui en fait la deuxième plus mauvaise défense du championnat. Nassim Bouras, rédacteur pour le site Fußball Meister, confirme : « Il a montré lors de son arrivée en Bundesliga avec Stuttgart de très bonnes choses, mais la Coupe du Monde semble avoir joué un mauvais rôle pour lui. Il n’a pas su revenir au niveau qu’il avait avant le Mondial, et son début de saison est plus que compliqué à l’image du VFB ».


S’il est impossible de définir si le Bayern se plante en enrôlant Pavard, quelques signes se veulent rassurant pour le Ch’ti. Cet été, de nombreuses interrogations avaient été émises lorsque l’on parlait (déjà) de la rumeur. Il était alors reproché au club munichois de céder à la hype née après le Mondial, chaque club voulant à tout prix son champion du monde. Pas le genre de la maison - d’autant que Corentin Tolisso porte la tunique du Bayern -, le timing de l’officialisation du transfert en est la preuve. L’annonce effectuée alors que le Français et son club sont dans le dur est un beau message de confiance envoyé au natif de Maubeuge. De plus, le prix déboursé pour le défenseur semble très élevé, surtout pour un club réputé pour compter ses sous. Avec trente-cinq millions d’euros annoncés, Pavard se situerait dans le top 5 des transferts les plus onéreux de l’histoire du Bayern, au coude à coude avec Martinez, Tolisso, Vidal ou Hummels.


Hummels, justement, constitue indirectement l’une des principales interrogations autour du transfert. Annoncé sur le départ cet été, il pourrait ouvrir la porte à Pavard, qui remplirait son rôle. « Le Bayern l’a recruté en tant que défenseur central pour palier aux probables départs de Boateng et d’Hummels. Son avantage est qu’il peut du coup dépanner à droite en cas de pépin, d’autant plus que Rafinha va quitter le club en fin de saison », poursuit Nassim Bouras. Formé dans l’axe et utilisé à ce poste à Stuttgart, Pavard vient donc occuper une place de choix au Bayern comme l’a déclaré Kovac. Sauf que dans les faits, rien n’indique que le coach croate restera sur le banc de l’Allianz Arena l’an prochain. Systématiquement contesté après un début de championnat moyen (deuxième à six points de Dortmund), l’ex-entraîneur de Francfort pourrait très bien ne pas rester en Bavière. Une équation à double inconnue pour le futur de Pavard. Un départ de Kovac serait forcément problématique, puisque rien ne dit que son successeur n’affichera autant d’enthousiasme à son égard. Et même si Kovac reste au Bayern, rien ne dit que ce dernier offrira à Pavard un poste fixe. Pouvant évoluer dans les mêmes zones que le Français, Joshua Kimmich est baladé tantôt dans l’axe, tantôt à droite et parfois en sentinelle. Et puisque Kovac a vanté la polyvalence de Pavard, affirmer qu’il va s’installer durablement dans l’axe semble actuellement compliqué.

Bousculé en bleu ?

Le plus probable en revanche, c’est que l’ex-Lillois continuera d’être appelé en Équipe de France. Malgré une saison moyenne en club et des performances compliquées en Ligue des Nations, il semble impossible de le voir quitter la sélection nationale. Les nouveaux appelés post-Mondial (Lecomte, Costil, Sakho, Digne, Mendy, Sissoko, N’Dombélé et Pléa) l’ont tous été suite à des blessures. On savait Didier Deschamps pragmatique, on sait désormais qu’il montre souvent de la réticence à changer son groupe. La « cohésion » chère à DD prouve que Pavard n’a aucune raison de sortir du groupe France si son physique le laisse tranquille. D’autant que la concurrence n’est pas des plus importantes au poste de latéral droit, où le joueur de Stuttgart est utilisé chez les Bleus. Doublure lors du Mondial, Djibril Sidibé sort d’une demi-saison cauche-mardesque, entre pépins physiques et série de défaites de son club monégasque. Au fond du trou après « des problèmes au genou, dos, adducteurs et fessiers », Sidibé retrouvera les terrains ce week-end face à Strasbourg. S’il a traversé une période compliquée, le joueur de Monaco restait tout de même appelé en Équipe de France. Un temps évoqué au printemps dernier, Bouna Sarr souffre en même temps que l’OM et est souvent remplaçant. Appelé l’an dernier, Sébastien Corchia n’a pas convaincu et ne joue plus à Benfica. Même s’il continue d’être performant à Saint-Étienne, Mathieu Debuchy n’est clairement pas une solution d’avenir, et à un an et demi de l’Euro, l’intérêt de le rappeler n’est que minime.


Comme Pavard en son temps, la solution pourrait venir d’une option méconnue du grand public. À ce titre, trois joueurs peuvent être évoqués. Après une belle saison à Montpellier, Nordi Mukiélé (21 ans) a fait le choix de traverser le Rhin pour rejoindre Leipzig. S’il n’est pas toujours aligné en championnat, il joue et se montre performant en Ligue Europa en plus d’être titulaire au poste chez les Espoirs. Si sa jeunesse ne séduit pas Deschamps, ce dernier peut toujours se tourner vers des joueurs made in Ligue 1. Titulaires indiscutables au sein d’équipes en forme cette saison, Kenny Lala (Strasbourg) et Rubén Aguilar (Montpellier) offrent des profils offensifs différents qui pourraient séduire le sélectionneur et mettre en concurrence Benjamin Pavard. Si leur nom paraît peu ronflant, qui aurait pu imaginer que le défenseur de Stuttgart allait être sélectionné quelques semaines avant que son nom sorte des lèvres de Didier Deschamps ? À un poste où le vivier semble assez pauvre en profondeur, toutes les solutions sont bonnes à prendre

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De là à offrir une véritable concurrence à Pavard ? La marche semble très haute, d’autant que ces joueurs vivent leurs premières saisons au plus haut niveau. Pour autant, si Pavard est aujourd’hui reconnu, il ne faut pas oublier qu’il ne compte que quarante-huit matchs en Bundesliga et à peine une vingtaine en Ligue 1. Alors qu’il semble avoir atteint le graal en remportant le Mondial, il reste à l’aube d’une carrière qui pourrait s’annoncer riche. En cédant aux sirènes du Bayern, il effectue un choix audacieux. Au moins autant que celui qui l’a poussé à sortir de sa zone de confort à l’âge de vingt ans, en rejoignant la 2.Bundesliga à la surprise générale. À 22 ans, Benjamin Pavard a encore tout à prouver. Il dispose de toute les cartes en main pour s’imposer dans un des plus grands clubs européens. Grégoire Margotton pourra alors dire une deuxième fois que le défenseur aura « fait une Nacho ».

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