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  • Photo du rédacteurPassionBallon

Laval, la montée en amont ?

Dernière mise à jour : 31 juil. 2018

Club centenaire et place forte du football français dans les années 1980, Laval est depuis retombé dans les divisions inférieures. Oscillant entre Ligue 2 et National depuis trop longtemps, le Stade Lavallois vise la montée malgré un stade atypique et des acteurs locaux lui tournant le dos.





« Laval, pour moi c’était une mégalopole ». Comme beaucoup d’enfants des années 1970, le député François Ruffin est né avec les succès d’un petit club de province tenant tête aux cadors qu’étaient Saint-Étienne, Marseille ou Bordeaux : le Stade Lavallois Mayenne. Sous la houlette de son entraineur emblématique Michel Le Milinaire, le club a écrit sa légende un soir de septembre 1983, lors de sa toute première participation à la Coupe d’Europe. Opposé au Dynamo Kiev (alors meilleure équipe d’URSS), Laval tient le choc (0-0) à l’aller avant de l’emporter 1-0 au retour. Ou comment un trente-deuxième de finale de coupe UEFA fait vibrer tout un pays, tant et si bien que SoFoot n’hésita pas à le classer parmi les cent matchs de légende. Non, Auxerre puis Guingamp n’ont pas toujours détenu cette image de village gaulois résistant aux mastodontes nationaux : il y a eu Laval avant eux.


Un stade atypique ...

Passé ces deux décennies de gloire, Laval est retombé dans les divisions inférieures, devenant l’un des clubs symboles d’une deuxième division composée de villes rurales et de stades champêtres, au même titre que Châteauroux ou Niort par exemple. Car Laval est l’archétype de la ville de taille moyenne, chef-lieu d’un département marginal qui survit grâce à son club de football. La présence du Stade Lavallois sur la carte footballistique française suffit à dégager une petite notoriété pour une ville qui en manque cruellement, et la descente en National il y a deux ans suivie de l’échec de la montée l’an dernier rend cette quête de reconnaissance encore plus difficile. Pourtant, Laval (et plus généralement la Mayenne) est une vraie terre de football, dans laquelle les fans fidélisés lorsque le club était en première division sont toujours présents. Public plus "connaisseur" qu'ultra, le stade Francis le Basser conserve une affluence moyenne respectable (4 000 supporters l’an dernier). Respectable, car le stade dans lequel évoluent les Tangos semble rappeler que leurs succès appartiennent désormais au passé.



Le design particulier du stade Francis le Basser (archives)


Deuxième plus grande enceinte de National en terme de capacité derrière le MMArena (11 000 places assises, 18 600 au total), le stade Francis le Basser donne l’impression de ne pas avoir évolué depuis l’époque de la Ligue 1 (qui remonte à trente ans, tout de même). À l’origine composé d’une tribune présidentielle au design douteux (voir photo), il s’est depuis légèrement développé. Il conserve néanmoins la particularité d’avoir gardé des tribunes normalement provisoires… depuis 40 ans ! Surnommés « verrues » par les supporters, ces tribunes archaïques en bois rendent le visuel du stade assez particulier, qui devient ainsi le seul stade du monde composé de quatre tribunes… sans virage. En effet, les deux parties du stade derrière les buts abritent des mains courantes pouvant accueillir quelque 7 000 spectateurs debout. Entre vue approximative du terrain et vulnérabilité face à la pluie et au vent (monnaie courante à Laval), ces zones sont à chaque match peuplées par une poignée d’irréductibles, bien aidés il est vrai par des prix abordables (3€ la « place »).


... mais sans lifting

Depuis de longues années, les supporters lavallois attendent que leur écrin soit rénové. En dépit de quelques modifications mineures (peinture, éclairage), le stade Francis le Basser n’a jamais obtenu le lifting qu’il mériterait depuis très longtemps. Pourtant, la situation est critique : en 2013, une des deux tribunes principales avait été fermée durant plusieurs mois. La cause : un problème de corrosion sous les sièges de ladite tribune, nommée « Crédit Mutuel ». Mais rien n’y fait, et aucune rénovation n’est prévue.



Les deux tribunes principales et les deux "verrues"


La réponse à ce serpent de mer se trouve, comme bien souvent, chez les élus locaux. Pourtant, au tournant des années 2000, la question d’un stade pouvant accueillir 25 000 âmes s’était posée, pour un coût total estimé à 19 millions d’euros. Mais dans une agglomération comptant tout juste 100 000 habitants, le projet pouvait paraitre démesuré pour un club navigant entre Ligue 2 et National. De plus, les collectivités territoriales de Mayenne utilisent sans cesse l’excuse du manque d’argent pour ne pas financer le club et la rénovation du stade. Pourtant, un grand complexe multi-activité, Espace Mayenne, est en construction pour un coût total de … 40 millions d’euros. Ajoutez à cela un sponsor principal Lactalis (dont le siège social se situe à Laval) plus occupé à régler ses problèmes judiciaires pour une affaire de lait contaminé qu’à investir dans le club, et la pilule devient très dure à avaler pour les supporters du Stade Lavallois.


Pour autant, il semble inéluctable que rien ne bougera tant que Laval ne retrouvera pas la Ligue 2 a minima. Un objectif de montée « par défaut », décrié par de nombreux supporters qui fustigent le manque de vision à long terme des dirigeants. Tombé il y a un an en National, Laval possède le plus gros budget de la division (6 millions d’euros) et devrait jouer la montée. Si le président Philippe Jan a d’ores et déjà promis un « très beau budget en Ligue 2 en cas de montée », encore faudrait-il parvenir à terminer sur le podium. L’an dernier, le club a échoué dans sa quête de la montée après avoir figuré en haut de tableau toute la saison. En comptant dans son effectif des joueurs rompus aux joutes de la Ligue 1 comme Alexy Bosetti, Mounir Obbadi ou Gaël Danic, Laval veut tout de même se donner les moyens de monter. Avant de repartir sur de bonnes bases et avec un stade tout neuf ?



Merci aux supporters du forum http://tangofoot.free.fr pour leur collaboration.

Pour approfondir sur l'histoire du club et de son stade, allez jeter un oeil au superbe http://stadelavallois-museum.over-blog.com.

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