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  • Photo du rédacteurPassionBallon

Le phénix manceau renait de ses cendres

Dernière mise à jour : 3 août 2018

Cinq ans après sa relégation administrative en Division d’Honneur, Le Mans vient d’enchainer une nouvelle montée. Le club manceau retrouve ainsi le National, sa poule unique et son charme particulier. Surtout, il se rapproche d’un monde professionnel qu’il a trop bien connu lors de ces deux dernières décennies pour l'avoir oublié.



La MMArena, époque Ligue 2


Trois montées en cinq ans, c’est ce que vient de connaitre Le Mans FC à l’aube de sa première saison en National depuis 1990. Une triple ascension exceptionnelle qui rapproche le club d’un objectif devenu presque obsessionnel : un retour dans le monde professionnel. Ce foot pro, Le Mans ne l’a plus connu depuis 2013 et sa liquidation judiciaire. Pourtant, le club s’était imposé comme un acteur réputé du football français des années 2000, grâce à de nombreuses demi-finales de Coupe. Surtout, Le Mans a évolué en Ligue 1 durant six saisons, jouant le plus souvent le milieu de tableau et comptant dans ses rangs des joueurs tels que Marko Basa, Stéphane Sessègnon, Gervinho ou encore Sébastien Corchia, le tout notamment entrainé par Frédéric Hantz ou Rudi Garcia.


La MMArena, symbole de la chute puis de la renaissance

Suite à ces belles saisons dans l’élite, la ville du Mans souhaite édifier un nouveau stade pour remplacer le stade Léon Bollée, considéré comme vétuste. En 2008, la construction de la superbe MMArena est lancée. Seulement, et alors que le chantier est entamé, le club descend en Ligue 2 lors de la saison 2010-2011, puis échoue à remonter directement en Ligue 1. L’enceinte est entre temps inaugurée, et Le Mans doit alors continuer de payer une partie du stade (dont le coût s’élève à 102M€) sans toucher les nombreuses retombées économiques (notamment dues au droits TV) d’une équipe de Ligue 1. Plombé par de nombreux départs et un trou financier de plus en plus important, le club se maintient une année de plus en Ligue 2 avant d’être relégué par la DNCG en DH, suite à une dette de près de 15 millions d’euros. Zéro tracas, zéro blablas, mais Le Mans FC se retrouve sans le sou et avec une enceinte de 25 000 places au loyer trop cher, et donc inutilisée.


En retrouvant un monde amateur qu’il a connu avant les années 1990, Le Mans repart de zéro ou presque. La direction change, et Henri Legarda, artisan de la montée en Ligue 1 mais décrié pour sa mauvaise gestion après la descente, cède sa place. Le club doit alors jouer au stade du Clos Fleuri, qui ne compte aucune tribune, jusqu’à l’arrivée de Thierry Gomez à la présidence du club. Ancien président de Troyes, il est arrivé en 2016 au Mans avec pour condition de permettre au club de retrouver la MMArena. Sans équipe résidente, le stade s’est réinventé, et la mairie a multiplié les évènements afin d’amortir son coût. Ainsi, les équipes de France féminines et espoirs y ont joué quelques matchs, tout comme l’équipe de France de football américain ou le Stade Français Rugby. Ce retour dans un « vrai stade de foot », les supporters manceaux l’ont vu comme une libération.


Une descente aux enfers bénéfique ?

Malgré les cinq ans passés dans le monde amateur, eux n’ont jamais baissé les bras. Alors que la MMArena ne faisait que très rarement le plein à l’époque où le club jouait le maintien en Ligue 2 (6000 spectateurs en moyenne, et 25% de remplissage), les supporters manceaux semblent avoir retrouvé une passion pour leur club à mesure de ses échecs. Malgré un stade sans tribune, malgré des affiches pas vraiment à la hauteur du standing du club, ils étaient à chaque fois plusieurs centaines à supporter Le Mans lors des matchs à domicile, et quelques dizaines à écumer les déplacements dans la région en DH (voir photos). Le principal groupe de supporters, Virage Sud Le Mans, a toujours été présent, culminant à 150 adhérents lors des saisons en DH et CFA 2. Tifos, fumigènes et chants animaient alors les matchs bien tristes de DH du Maine, joués dans des villages aux alentours. Ville de 150 000 habitants, Le Mans voyait alors son club jouer contre des bourgs dont la population dépassait tout au plus le millier de personnes.



Source : Virage Sud Le Mans


Le retour à la MMArena, qui coïncide avec la montée en CFA 2, permet d’attirer toujours plus de supporters. Certes, l’enceinte est loin d’être pleine, mais certains matchs (comme celui de la montée en mai 2017 contre la réserve de Tours) attirent plus de 3 000 supporters. Ce chiffre fait tout de même du Mans la cinquième affluence de l’histoire de la division, derrière Calais, Rouen, Sedan, et bien sûr Strasbourg. Avec l’accession en CFA, l’affluence continue de grimper avec certains pics à 8 000 supporters, et surtout plus de 20 000 lors d’un trente-deuxième de finale de Coupe de France face à Lille en janvier dernier. Ce premier match contre une équipe de l’élite depuis six ans s’est certes soldé par une défaite, mais fut le symbole du retour définitif des supporters manceaux derrière leur équipe. Désormais, Le Mans FC vise plus haut, et avec la montée en National, pourrait résolument accueillir près de 10 000 personnes au stade.


Car si la cité mancelle n’est pas un bastion du football français comme peuvent l’être Lens ou Strasbourg (qui accueillent plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les divisions inférieures), la descente dans les bas-fonds du football hexagonal a su créer un nouvel élan pour remobiliser les supporters. Bien que concurrencé par d’autres sports sur la durée (le club de basket-ball local est champion de France, et attire 5 000 personnes à chaque match) ou ponctuellement (Les 24 Heures), Le Mans FC compte bien disposer d’une affluence que beaucoup d’équipes de Ligue 2 envieraient. De fait, la structure du club rappelle davantage celle d’une écurie de haut de tableau de deuxième division que celle d’un promu en troisième division. Avec un budget prévisionnel de près de 4 M€, Le Mans est sur le podium de la catégorie. Un podium sur lequel les dirigeants souhaitent se hisser le plus rapidement possible, sportivement cette fois, pour « retrouver la vraie place du club, la Ligue 2 au minimum », selon les dires de Thierry Gomez. Le président souhaite s’inspirer de Grenoble, passé de la CFA à la Ligue 2 en deux ans, se remettant ainsi d’une liquidation judiciaire. Avant de rêver d’un destin à la Strasbourg ?

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