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Le RAF, un club si bien Rodez

Pour sa deuxième saison consécutive en National, Rodez nourrit de grandes ambitions. Entre développement dans la région, renouveau des infrastructures et valorisation de l’équipe féminine, le RAF est dans l’ère du temps.



Source : ecofoot.fr


Vendredi 4 mai 2018. Défait à domicile par Avranches (0-1) pour le compte de la 33ème journée de National, le Rodez Aveyron Football abandonne tout espoir de montée en Ligue 2. Une grande déception pour un club ayant occupé une place sur le podium sans discontinuer entre les cinquième et vingt-septième journées, mais qui n’est pour autant pas vue comme une fatalité. Car après seulement un an passé en National, monter en Ligue 2 aurait pu être prématuré, surtout pour un club absolument pas programmé pour jouer la montée. « On n’avait que trois joueurs qui avaient déjà joué en National, glissait en fin de saison Pierre-Olivier Murat, le président du club. On est là où personne ne nous attendait ».


Coupe de France, stade non homologué et Furiani

Des propos minutieusement réfléchis, qui font écho au passé du club. Dans une région historiquement de rugby, le football a le plus souvent été minoritaire à Rodez. Si la meilleure période du club eut lieu à l’aube des années 1990 (quatre saisons en Division 2 entre 1988 et 1993), il est surtout resté dans les mémoires pour ses parcours en Coupe. Demi-finaliste en 1991, le RAF a également atteint les quarts de finale en 2010, éliminant notamment le Paris Saint Germain en huitièmes. Mais hormis ces coups d’éclat ponctuels, le parcours de Rodez en championnat est bien loin de celui d’un prétendant au football professionnel. Lors de ces vingt dernières saisons, le club a évolué le plus souvent en CFA (13 saisons) voire en CFA 2 (4 saisons). Sa remontée en National après plus de six ans de purgatoire en 2017 lui a enfin permis d’entrevoir des jours meilleurs.



Le stade Paul-Lignon


Comme pour bon nombre de clubs de cette catégorie, il semble peu probable de viser un avenir glorieux sans infrastructures de qualité. D’autant que le cas ruthénois paraît urgent. Alors que Rodez était en course pour la montée en Ligue 2, la FFF avait averti le club qu’il ne pourrait pas jouer dans son stade Paul-Lignon en cas de promotion à l’étage supérieur. Des solutions réalistes (Toulouse, Avignon bien que se trouvant à plus de 200 kilomètres) ou fantaisistes (Bordeaux, Monaco voire… Bastia) avaient été étudiées par les dirigeants. L’échec de la montée est ainsi vu comme un mal pour un bien, puisqu’il permet d’obtenir un délai supplémentaire pour rénover le vieux stade.


Construit à la fin de la seconde guerre mondiale pour les besoins de l’équipe de rugby (alors en première division), le stade Paul-Lignon (5 000 places) n’a subi que des travaux marginaux depuis, et n’est pas aux normes du football professionnel. Ciblé par le passage d’une commission fédérale en janvier dernier, le stade comporte plusieurs défaillances majeures incompatibles avec l’accueil d’une compétition de haut niveau. La sécurité des spectateurs n’est pas respectée, le manque de puissance des projecteurs empêcherait la diffusion télévisée des matchs en nocturne et les vestiaires seraient trop petits.

Pire, le stade ne sera plus homologué pour le National « à compter du 30 juin 2020 » selon le président. Si cette date laisse place à une marge de manoeuvre, il s’agirait de ne pas trop tarder sous peine de devoir agir sous pression. D’autant que le Rodez Aveyron Football « risque » cette année de jouer à nouveau les premiers rôles.


Identité locale et féminisation comme maitre mots

Pourtant amputé de nombreux joueurs, le club avance encore cette saison et semble bien parti pour remplir l’objectif fixé par Pierre-Olivier Murat, qui est de « finir dans le premier tiers du championnat et atteindre les trente-deuxièmes de finale de Coupe de France ». Après un départ en douceur, le RAF s’est réveillé et reste sur quatre victoires consécutives. Et si le classement actuel du club (5ème) demeure anecdotique au vu de l’avancée de la saison et surtout de la densité du National, Rodez opère dans la continuité des deux dernières années. Malgré une intersaison plombée par le départ de plusieurs titulaires, le club a su se réinventer et surtout conserver son coach Laurent Peyrelade, élu meilleur entraîneur de National l’an passé. Sous sa houlette, Rodez compte au minimum s’ancrer durablement dans la division, avec un projet local bien défini.



Le nouveau logo depuis 2017


Dans un National représenté en grande majorité par le Nord-Ouest, le RAF fait presque figure d’ovni. Seule ville d’Occitanie présente dans ce championnat, Rodez parait enclavé : le déplacement le plus court de la saison est à Marignane, à 320 kilomètres de la cité aveyronaise. Au vu des moyens financiers relativement modestes du club (un peu plus de 2M€ de budget, dans la moyenne), les déplacements se font en bus et relèvent, pour la plupart, du parcours du combattant. À première vue contraignants, ces aspects géographiques ont inspiré le club dans sa communication (l'une des plus développées de la division). Si le nom complet Rodez Aveyron Football a été adopté en 1993 (auparavant Stade Ruthénois), le club a changé de logo lors de la dernière montée en National, mettant en avant la forme du département de l’Aveyron ainsi que la cathédrale de Rodez, l’un des emblèmes locaux. L’objectif, de se muer en acteur majeur d’un département rural et d’affirmer un ancrage local est réussi : le club attire régulièrement plus de 2 000 spectateurs par match, soit autant que le rugby.


L’une des forces du football ruthénois est représentée par les filles du club, présentes en D1 sans discontinuer depuis 2010. Créée en 1993, la section féminine s’est développée au tournant des années 2000, atteignant rapidement l’élite pour ne plus jamais la quitter et en obtenant des résultats honorables (cinquième en 2017). Un exploit d’autant plus important que Rodez est l’un des seuls clubs de D1 à ne pas avoir de structure professionnelle masculine, avec Soyaux et Fleury. C’est ainsi que l’équipe masculine, que l’on a l’habitude de voir en haut de l’affiche dans le plupart des clubs, laisse la notoriété médiatique à l’équipe féminine : depuis le début de la saison, les caméras de Canal + diffusent en intégralité la D1. Si la section masculine ne peut pas en dire autant, cette retransmission télévisée régulière pourrait donner envie aux garçons d’être également sous le feu des projecteurs dès la saison prochaine, en passant le vendredi soir sur BeIn Sports. Reste à savoir si ce sera au stade Paul-Lignon…

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