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Voyage au coeur des villes de National : présentation



Passerelle entre le monde amateur et le football professionnel, le National est souvent décrit comme un championnat très difficile, et au sein duquel il est préférable de ne pas s’éterniser. Regroupant des clubs ayant connu la Ligue 1 (Laval, Tours, Le Mans) et des équipes novices à ce niveau (Drancy, Villefranche, Marignane), le National est un championnat souvent très homogène (la montée et le maintien se jouent presque systématiquement à la dernière journée), et qui se caractérise par un statut quelque peu ambigu. Si le championnat est semi-professionnel, la plupart des clubs fonctionnent comme des équipes de niveau supérieur. Il s’agit d’un schéma inédit parmi la plupart des pays européens: là où les Anglais comptent quatre divisions professionnelles, et là où les troisièmes divisions italiennes et espagnoles sont divisées en groupes régionaux, le National français ne forme qu’une seule poule (nationale donc) semi-professionnelle. Des équipes avec un budget serré se retrouvent ainsi à traverser la France entière en bus lors de déplacements longs et chers les menants de Pau à Dunkerque, ou de Marignane à Concarneau. Et encore, l’édition 2018-2019 ne compte pas de clubs corses…


Source : Wikipédia

Le National, c’est également une bataille féroce, un championnat à la fois court (« seulement » 34 matchs) mais aussi long pour des équipes ne s’entrainant pas tous les jours, dont les joueurs doivent parfois combiner sport de haut niveau et activité professionnelle, et surtout avec un budget plus que limité. Car si le National 1 est une division très serrée sur le plan sportif, les disparités financières sont quant à elles bien réelles. Si les équipes reléguées de Ligue 2 (Tours, Quevilly-Rouen et Bourg en Bresse) ainsi que d’autres clubs historiques (Le Mans) ont annoncé un budget prévisionnel relativement élevé (comprendre entre 3 et 4 M€), d’autres (promues ou pas) compteront un peu plus d’un demi million d’euros dans leurs caisses. Ces inégalités financières sont d’ailleurs le reflet d’une division que l’on pourrait qualifier de mortifère.


Tout président de club de National 2 (ex-CFA) vous le dira : viser la montée en National 1 comme une fin n’a que très peu d’intérêt. Et pour cause, cette division est soumise à un turnover permanent, rendant très difficile le maintien à long terme. La première cause réside au sein de la composition du championnat. Réduit à dix-huit équipes il y a quelques années, il voit chaque saisons deux ou trois équipes monter (suivant les barrages) et quatre équipes descendre. Ainsi, seuls onze ou douze clubs sont assurés de rester une année de plus dans cette division. Mais avec des exigences sportives proches du monde professionnel et des revenus presque inexistants (malgré une couverture TV via Canal +), gérer un club de National est très compliqué. En 2015, le club du Poiré sur Vie a préféré jeter l’éponge pour retrouver un niveau amateur lui correspondant davantage. Des clubs comme Marseille Consolat ou Belfort ont connu la relégation en National 2 peu après avoir lutté pour l’accession en Ligue 2. Pour contrer cette instabilité, les présidents de club de National ont présenté un projet de « Ligue 3 » visant à professionnaliser la division à l’horizon 2020, permettant aux équipes engagées d’augmenter leurs revenus, notamment en matière de droits TV.


Le National, c’est aussi une belle vitrine pour des villes de province peu épargnées par la crise économique et par les inégalités territoriales qui sévissent en France. On retrouve à peu près tout dans ce championnat, du club de périphérie parisienne (Entente SSG, Drancy), lyonnaise (Lyon Duchère) ou marseillaise (Marignane) à la petite ville de moins de 10 000 habitants (Avranches, Chambly), de la préfecture ou sous-préfecture d’un département rural (Rodez, Laval, Cholet) à la ville de plus de 100 000 habitants privilégiant d’autres sports que le ballon rond (Pau, Le Mans ou Tours). Malgré leur club commun en National, toutes ces villes ont un rapport différent avec le ballon rond, tantôt chéri, tantôt haï, passant de véritable fierté locale à anonymat royal.

C’est pourquoi décrypter ce que l’on peut appeler le « phénomène National » peut être intéressant, pour tenter de comprendre comment est vu ce championnat dans les villes qu’il abrite. L’étude des pôles urbains et de leurs dynamiques sera parfois même plus importante que l’approche purement sportive, et va nous permettre de nous plonger réellement dans ce qu’est le quotidien d’une division méconnue, mais riche en enseignements.


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